- Crédits ECTS : 1
- Nombre d'heures : 24
- Langue du cours : français
- Horaires : jeudis matins de 8h à 10h
- Dates : 16, 23, 30 sept – 7, 14, 21 oct – 4, 25 nov – 2, 9, 16 déc 2010
- Lieu : Amphi Siméon-Denis Poisson
- Code catalogue :
HSS512F
- Responsables :
Yves Frégnac et
René Doursat
- Emails : yves,fregnac O unic,cnrs-gif,fr / rene,doursat O polytechnique,edu
- Téléphones : +33 (0)1 69 82 34 15 / +33 (0)1 42 17 09 99
La biologie est bouleversée par les progrès de la génétique
et de l'informatique. Demain, grâce au décryptage du réseau complet
de gènes régulant un être vivant, tout paraîtra modifiable, de la
couleur des yeux jusqu'au comportement. Demain, grâce aux avancées
dans le domaine des interfaces cerveau-machine, un simple
« décodage » de la pensée à partir de l'activité cérébrale suffira
à mouvoir des bras articulés, déclencher des actions avant même que
les muscles de notre corps ne soient mobilisés.
Ces nouveaux
pouvoirs de la biologie remettront en cause l'immuabilité du monde
vivant qui nous entoure et des modes d'interaction entre agents
pensants. Faut-il craindre ou espérer qu'en touchant seulement
quelques gènes, on pourra, à volonté, transformer les capacités
cognitives d'un être vivant? L'homme va-t-il demain posséder le
pouvoir de réparer ou même « reprogrammer » son cerveau et la
communication qu'il entretient avec l'environnement?
Ces dernières années, les neurosciences cognitives ont
considérablement progressé sur la base des résultats de la
neurobiologie et des techniques d'exploration multi-échelle comme
la neuro-imagerie anatomique et fonctionnelle.
Le séminaire
Cerveau et cognition vise à faire le point sur ces progrès.
Quelles techniques et quels paramètres psychophysiques sont
aujourd'hui accessibles pour démontrer la nature organique de la
perception, du langage, du raisonnement ou de l'action ? À quel
point ces paramètres permettent-ils d'intégrer, en la formalisant,
une fonction cognitive ? Comment la modélisation de processus
cognitifs comme la perception, l'apprentissage, la mémoire ou même
la conscience, prend-elle en compte les différents niveaux
d'intégration, de la molécule à l'individu ?
La matérialisation
neurobiologique du mental diffuse dans les sciences humaines et le
tissu social en apportant un jour nouveau sur certaines
problématiques traditionnelles de la psychologie et de la
philosophie. Elle a enfin des applications en santé humaine, en
informatique, en automatique et robotique et, même, en modélisation
logique et mathématique. À ce titre, les neurosciences deviennent
une composante des sciences de l'ingénieur.
Organisé cette année par le département d'Humanités et Sciences
Sociales, le séminaire illustrera cette tendance en s'appuyant sur
l'interdisciplinarité entre humanités et sciences sociales,
neurosciences, informatique et physique. Au cours d'une série de
conférences, il abordera entre autre les thèmes suivants :
- dynamique des systèmes complexes en biologie
- imagerie multi-échelle (du niveau subcellulaire au cerveau entier)
- architectures de calcul inspirées du vivant et perception sensorielle
- interface cerveau-machine
- neuropsychologie de l'action
- mécanismes cérébraux du « beau » et du « vrai »
- cortex visuel
- conscience du corps
- etc.
Cette année, le séminaire comprendra 11 séances, chacune étant
organisée autour d'une conférence donnée par un scientifique invité
provenant de divers laboratoires et institutions, qu'ils soient dans la recherche
fondamentale, le monde médical ou industriel :
- Centre de Recherche en Epistémologie Appliquée
(CREA),
Ecole Polytechnique-CNRS, Paris
- Institut des Systèmes Complexes
(ISC-PIF),
Paris Ile-de-France
- Laboratoire "Récepteurs et Cognition"
(URA2182),
Institut Pasteur, Paris
- Département
"Systèmes et Codages Neuronaux",
Max Planck Institute for Brain Research, Francfort
- Institut Thématique Multi-Organismes
(ITMO),
"Neurosciences, Sciences Cognitives, Neurologie, Psychiatrie", Inserm, Paris
- Unité de Neurosciences, Information et Complexité
(UNIC),
CNRS, Gif-sur-Yvette
- Laboratoire International de Neuroimagerie Cognitive
(LINeM),
UPMC-Inserm, Paris et Montréal
- Laboratoire Kastler Brossel
(LKB),
Ecole Normale Supérieure
- Laboratoire "Psychologie de la Perception"
(LPP),
Université Paris Descartes
- Laboratoire de Neuroimagerie Cognitive
(Neurospin),
CEA-Inserm, Saclay
- Laboratoire de Neurophysique et Physiologie
(LNP),
Université Paris Descartes
- Unité "Biologie Cellulaire de la Synapse Normale et Pathologique"
(U497),
ENS-Inserm, Paris
- Unité "Dynamique Cérébrale et Cognition"
(U821),
Inserm, Lyon
Cette série est coordonnée par
Yves Frégnac
(Professeur à l'X et Directeur de l'INAF) et
René Doursat
(Directeur de l'ISC-PIF et chercheur au CREA).
Les élèves sont appelés à participer au séminaire en présentant à leur tour des
exposés sur des questions susceptibles d'illustrer ou compléter les conférences.
Pour cela, ils doivent
- former des groupes de travail :
- en binômes, trinômes, voire quadrinômes, suivant les effectifs
- en remplissant les calendriers Doodle communiqués par email au début du semestre
- choisir leurs thèmes :
- chaque groupe choisit une séance
- s'il est un binôme ou trinôme, il sélectionne 2 (deux)
articles sur les 3 proposés pour cette séance ; dans le
cas du trinôme, le 3ème élève présente une introduction
et une conclusion encadrant les 2 articles (cf. ci-dessous)
- s'il est un quadrinôme, les 3 articles seront présentés et
le 4ème élève s'occupe de l'introduction et de la conclusion
autour de ces articles
- préparer leurs exposés :
- les exposés doivent durer environ 45-50mn en tout, questions
non comprises
- ils doivent être formattés en PowerPoint (ou compatible)
ou bien PDF
- ils doivent comprendre une introduction (contexte des
articles, état de l'art) et une conclusion (nouveauté des
articles dans ce contexte) qui encadreront la revue proprement
dite des articles, présentées toutes les deux par l'un des
membres du groupe
- les 2, 3 ou 4 élèves peuvent se partager le travail
selon leurs préférences, en assurant une charge
et un temps de parole équitables (donc, respectivement, 23mn,
15mn ou 12mn par élève)
- les présentations seront préparées sous la supervision et
avec les conseils du conférencier invité et des responsables
du séminaire (par email, téléphone et/ou sur rendez-vous)
- elles seront envoyées par email à ces trois personnes au plus
tard le mercredi, veille de la séance, et apportées en classe
par le groupe sur ordinateur portable ou clé USB
- démontrer leur capacité à
- aborder des concepts nouveaux pour eux, parfois difficiles
de premier abord pour des non-experts, en gardant une attitude
de curiosité et une volonté de recherche
- structurer leur réflexion sur un sujet à caractère
scientifique ou technique, souvent pluridisciplinaire, notamment
grâce à une recherche bibliographique externe
- restituer leur réflexion
de manière simple et rigoureuse devant leurs camarades
- lire tous les articles :
- chacun doit pouvoir participer aux questions et discussions
de toutes les séances, sur la base des articles choisis et
présentés par ses camarades.
L'évaluation du succès de ce travail et de la note finale (par
délibération entre le conférencier invité et les responsables du séminaire)
se concentrera moins sur la quantité totale de connaissances effectivement
comprises ou acquises que sur l'authenticité des efforts investis dans la
recherche et l'exploration détaillées de ces connaissances, ainsi que
l'exposé des interrogations qu'elles ont pu susciter.
Voici la liste potentielle des conférences et intervenants.
Elle ne suit pas nécessairement l'ordre chronologique des séances
et est sujette à modifications et réorganisations
- NIVEAU MICROSCOPIQUE : Bases moléculaires, génétiques et
cellulaires, physiologie du neurone individuel
:
Bases génétiques de la maladie de Parkinson
- La maladie d'Alzheimer et la maladie de
Parkinson sont les plus fréquentes des affections neurodégénératives.
La maladie de Parkinson se manifeste essentiellement par des troubles
moteurs liés à la dégénérescence progressive des neurones dopaminergiques.
Cependant, les mécanismes de la mort neuronale restent inconnus.
Les recherches menées au cours de la dernière décennie ont permis
d'identifier une composante génétique plus importante qu'initialement
prévue avec soit des formes monogéniques soit des facteurs de
susceptibilité génétique, qui interagissent avec des facteurs
environnementaux. Différents exemples illustreront les avancées
génétiques dans cette maladie. De plus, l'identification d'anomalies
génétiques représente une base solide pour étudier le processus
pathologique grâce à sa modélisation dans des systèmes cellulaires
ou chez l'animal.
et
:
Imagerie et nanosciences dans l'étude des cellules nerveuses
- La description des bases moléculaires de l'organisation de la synapse
est un enjeu clé pour la compréhension de la plasticité des cellules
nerveuses. De nouveaux outils issus d'un mariage heureux entre
techniques de biologie, d'optique et de nanosciences permettent
aujourd'hui de visualiser la dynamique d'acteurs importants, tels que
les récepteurs aux neurotransmetteurs, à l'échelle de molécules
individuelles au sein de neurones vivants. Dans cette présentation, nous
nous attacherons d'abord à décrire le principe de ces outils ainsi que
leur apport pratique et conceptuel. En particulier, nous discuterons
comment l'analyse du comportement de molécules uniques soulève des
questions nouvelles sur l'organisation et la dynamique d'assemblages
macromoléculaires tels que la synapse. Dans une deuxième partie, nous
nous intéresserons plus spécifiquement à la dynamique de récepteurs aux
neurotransmetteurs inhibiteurs (GABA, Glycine) dans la membrane
dendritique. Nous discuterons les mécanismes moléculaires qui
contribuent à leur localisation synaptique, en lien avec l'activité
neuronale.
- NIVEAU MESOSCOPIQUE : Neurosciences computationnelles,
électrophysiologie, neurodynamique complexe, modélisation en
réseaux
:
Bâtir les fondations mésoscopiques de la cognition
- La structure des états mentaux et leur
ancrage dans le code neuronal constituent une question fondamentale
des neurosciences cognitives. Combler le fossé conceptuel qui
sépare encore les approches symboliques macroscopiques
(psychologie, IA) des approches dynamiques microscopiques
(neurobiologie, connexionnisme) requiert l'établissement d'un
niveau intermédiaire, ou mésoscopique, de modélisation.
Métaphoriquement semblable aux protéines et cellules,
suspendues entre atomes et organismes, ce niveau doit à la
fois offrir une granularité plus fine que ses grands objets
et une structure plus complexe que ses petits éléments.
Encore récemment, les modèles connexionnistes suivaient pour
la plupart un paradigme simpliste de « traitement du signal »
où l'activation d'un petit nombre d'unités dans des
architectures multicouches se dirigeait littéralement de
l'entrée (le problème / la perception) à la sortie (la
solution / l'action) à travers plusieurs transformations.
Aujourd'hui, une nouvelle classe de modèles met plutôt
l'accent sur des myriades de neurones interagissant par
connexions synaptiques récurrentes denses et formant le
substrat d'un « medium excitable ». Ce substrat peut produire
des états d'activité endogènes sous forme de motifs
spatio-temporels dynamiques et transitoires. Dans ce nouveau
cadre, les stimuli externes jouent seulement le rôle de
« perturbation » s'exerçant sur des motifs préactivés.
Récemment, les neurosciences computationnelles ont
considérablement progressé dans l'exploration de l'immense
diversité des régimes dynamiques, possibles et probables,
du système nerveux. De nombreux travaux soulignent
l'importance de la structure temporelle (et, par
distribution, spatiale) des signaux électriques, sur
laquelle ces dynamiques sont toutes fondées. Grâce à des
modèles de neurones plus sophistiqués (à « spikes »,
oscillateurs, excitables, etc.) et une puissance de calcul
accrue autorisant des simulations sur réseaux complexes de
grande taille, le niveau mésoscopique s'est progressivement
peuplé d'une zoologie d'objets théoriques émergents, tels
que chaînes de type « synfire », groupes polychrones, ondes
progressives ou attracteurs chaotiques.
:
Modèles de l'activité persistente et de la mémoire de travail
- Les mécanismes de la mémoire
restent une des questions ouvertes les plus fondamentales en
neurosciences. Comment un stimulus présenté à un animal
laisse-t-il une trace dans les circuits neuronaux de son
cerveau? Un stimulus présenté à un animal active un grand
nombre de neurones dans de nombreuses aires de son cerveau.
Un premier mécanisme possible pour maintenir ce stimulus en
mémoire est de maintenir l'activation d'une partie de ces
neurones après la disparition du stimulus en question. Ce
phénomène, appelé « activité persistante » ou « activité
réverbérante », est maintenant considéré comme le mécanisme
le plus plausible de la mémoire à court terme (en particulier
la mémoire de travail). Il a été observé dans un grand nombre
d'expériences chez le singe éveillé durant des tâches
impliquant une composante de mémoire à court terme. A plus
long terme, il est clair que d'autres mécanismes doivent
rentrer en jeu, les neurones ne pouvant maintenir une
activité soutenue très longtemps. Un deuxième mécanisme
possible fait donc intervenir des modifications persistantes
des connexions entre neurones – les synapses impliquant des
neurones actives par le stimulus. Ce phénomène de « plasticité
synaptique » est maintenant considéré comme le mécanisme le
plus plausible de la mémoire à long terme. Il a lui aussi été
observé dans de nombreuses expériences, in vitro ainsi que in
vivo. L'exposé parlera en détail de modèles théoriques de
réseaux neuronaux du cortex cérébral qui permettent de
comprendre les conditions dans lesquelles un réseau peut
maintenir des « réverbérations », et comment la plasticité
synaptique affecte ces réverbérations.
:
Architectures de calcul dans le cortex visuel
- Les progrès expérimentaux récents
en neurophysiologie ont permis de se faire une idée assez
précise de la façon dont les aires visuelles primaires
traitent le signal optique. Dans l'approximation linéaire,
les neurones visuels agissent localement comme des filtres
sur le signal et en effectuent une sorte d'analyse en
ondelettes. Mais l'essentiel des propriétés globales des
percepts proviennent de l'architecture fonctionnelle de ces
aires. Pour V1, sa structure en « pinwheels »
(roues d'orientation) implémente essentiellement la structure
de contact du plan visuel. Les processus d'intégration
globale des contours à partir de détections locales sont
descriptibles par des méthodes variationnelles. Nous
présenterons une méthode utilisant les géodésiques de la
géométrie sous-riemannienne associée à la structure de
contact.
:
Encodage olfactif: dynamique de réseaux, nature des représentations
- L'olfaction est un sens ancien (du
point de vue évolutif), complexe (du point de vue de la
description du monde des odeurs), et fascinant du point de
vue structurel et fonctionnel. Les récents développements de
la biologie moléculaire de l'olfaction indiquent à la fois
une grande dimensionalité (il y a plus de 1200 types de
récepteurs chez les rongeurs ; comparez ceci à 3 pour la
perception de la couleur chez les primates) et un grand degré
d'organisation dans les réseaux. Mon exposé sera concentré
sur les aspects d'encodage dans le système olfactif, prenant
pour support expérimental des résultats obtenus chez les
insectes et le poisson (des systèmes plus simples mais dont
les règles de fonctionnement ont de fortes chances d'être
généralisables). Nous nous concentrerons en particulier sur
les phénomènes de dynamique des réseaux et sur les principes
de représentation du monde extérieur par des ensembles
neuronaux.
- NIVEAU MACROSCOPIQUE : Neurosciences cognitives, imagerie
fonctionnelle
:
De l'architecture neuronale multi-échelle du cortex cérébral
humain aux capacités d'adaptation et d'apprentissage
- Pour mieux comprendre les bases
neurales des capacités d'adaptation et d'apprentissage du
cerveau humain, on associe: (1) un modèle neural des
dynamiques d'activation des populations de neurones (la
colonne corticale), pour prendre en compte les résultats
expérimentaux chez l'animal, et (2) un modèle cérébral de
l'architecture d'ensemble des aires corticales dans l'espèce
humaine, pour prendre en compte les résultats d'imagerie
chez l'homme. Ce modèle à deux échelles aide à comprendre
les dysfonctionnements de l'adaptation et les capacités de
réadaptation. Le premier exemple est celui des lésions
cérébrales qui peuvent entraîner une paralysie, et où le
patient récupère tout ou partie de la fonction perdue :
le modèle neural aide à comprendre le processus général de
recrutement-focalisation de l'activité réactif à la lésion,
et le modèle cérébral à interpréter les conséquences
comportementales. Dans un second exemple, celui de
l'autisme, le modèle neural aide à mieux comprendre les
difficultés précoces de traitement des flux perceptifs,
et le modèle cérébral à interpréter les effets en cascade
pendant le développement de l'enfant (sur le regard,
l'interaction sociale, les émotions, les représentations
mentales), ainsi que les réadaptations possibles en fonction
des interventions thérapeutiques.
:
La beauté dans le cerveau ?
- Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ? Comment l'artiste
procède-t-il dans sa démarche créatrice ? Comment l'art
évolue-t-il ? Les travaux en cours sur les sciences du
cerveau et les sciences de la cognition suggèrent des
hypothèses et des pistes de réflexion encore peu abordées
tant par les artistes que par les historiens d'art. D'abord,
il est clair que l'activité artistique apparaît chez Homo
sapiens à la suite d'une évolution génétique qui a permis un
accroissement spectaculaire de la complexité cérébrale à
partir de modifications modestes de son génome. Ce qui
implique une intrication profonde avec les processus
épigénétiques au cours du développement postnatal. La
contemplation de l'oeuvre d'art – ici une peinture – est
envisagée sous l'angle d'une exploration par le regard du
spectateur qui accède à une synthèse cérébrale consciente
(des formes et des figures perçues et des mémoires qu'elles
évoquent) qui se distingue par sa singularité et ses
profondes résonnances émotionnelles. La création est
considérée sous l'angle d'une évolution des représentations
dans l'espace cérébral conscient de l'artiste accompagnée
de processus de sélection et d'actualisation en gestes
moteurs conduisant à l'esquisse puis à l'oeuvre achevée.
Le processus de sélection est encadré par des « règles
épigénétiques » comme l'originalité, l'harmonie,
la parcimonie, la signification, la visée éthique... qui
contraignent et définissent le style de l'artiste.
L'histoire de l'art résulterait un réseau d'évolutions
emboitées se produisant entre le cerveau de l'artiste et
les évolutions culturelles actuelles et passées de
l'environnement de l'artiste, s'accompagnant d'un constant
renouvellement des thèmes, mais ne conduisant pas
nécessairement à un progrès, comme c'est le cas avec
l'histoire des sciences et des technologies.
:
Interfaces cerveau-machine : « agir par la pensée »
- Proposer à des personnes ayant un
grave handicap moteur, mais des facultés cognitives
préservées, le moyen de communiquer et d'agir sur le monde
extérieur par le biais de leur seule activité cérébrale
paraissait, il y a peu de temps, encore inaccessible. Les
avancées récentes en analyse des signaux cérébraux, la
puissance informatique sans cesse croissante, et surtout
notre compréhension de plus en plus fine du fonctionnement
cérébral, ont abouti depuis quelques années à une explosion
de ce domaine de recherche et développement en neurosciences.
Il devient possible de contrôler un curseur à l'écran,
d'écrire un texte, ou de piloter d'autres dispositifs
externes grâce à la mesure de l'activité cérébrale.
Différentes approches sont proposées aujourd'hui, non
invasives par la mesure de l'EEG à la surface de la tête, ou
invasives à l'aide d'implants corticaux et par la mesure de
l'activité de populations de neurones. Elles s'appuient sur
différents types d'activité cérébrale, comme l'imagerie
mentale ou l'attention par exemple. Des méthodes de plus en
plus sophistiquées d'extraction de paramètres et de
classification des signaux doivent être mis en oeuvre pour
accéder aux mesures les plus spécifiques d'une activité
mentale donnée. Ces différents aspects et les défis associés
seront présentés.
:
Localisation et nature ressentie des sensations : une approche sensorimotrice
- Pourquoi est-ce que je ressens un
toucher sur ma main, sur ma main, au lieu de le sentir
dans mon cerveau ? Après tout, le signal capté par mes récepteurs
cutanés aboutit dans mon cerveau. Est-ce parce que les aires
corticales somatosensorielles activées représentent la surface
du corps ? Dans ce cas pourquoi les aires visuelles, activées
par des stimulations visuelles, représentent-elles le monde
extérieur et non pas la surface de ma rétine ? Je montrerai
que pour élucider ces questions, raisonner en termes
d'activation d'aires corticales est moins utile que de
raisonner en termes de lois sensorimotrices. J'expliquerai
comment l'approche sensorimotrice permet d'éclairer certaines
illusions d'appartenance du corps telles l'illusion de la
"main en caoutchouc" et les "out-of-body experiences", et
comment elle prédit également le phénomène de "substitution
sensorielle" par lequel on peut, par exemple, voir avec les
oreilles ou par la peau.
:
Current issues in the neural and perceptual dynamics of multisensory integration
- The settings: you are engaged in a
lively debate among friends at a noisy Parisian brasserie.
For you to comprehend what each person is saying you need
(i) to keep track of who said what and (ii) understand the
content of different streams of speech in a noisy background.
In such (casually encountered) environment, the faces of your
interlocutors bring much needed information to help you track
and understand the auditory (spatial, individual, and
linguistic) content in a more efficient manner. Surely, you
are likely not aware that visual information plays a major
role in what you perceive auditorily. This is a case of
multisensory integration, specifically audiovisual, in which
information carried by two a priori independent and non
redundant sensory channels becomes integrated somewhere, sometime
and somehow in the brain. This lecture will address different
issues raised by multisensory research mainly from a
perceptual and neural dynamics standpoint. Specifically, you
may ask how two different kinds of information reaching
cortex with substantial temporal delays get integrated into
our conscious representation of a unified perceptual present—further
leading to the perceived stream of consciousness.
The different methodological tools (psychophysics, magneto-
and electro-encephalography, fMRI, monkey neurophysiology, ...)
classically used in cognitive neurosciences will illustrate
at once arguable evidence and converging perspectives to such
issues.
Toutes les séances ont lieu les jeudis matins de 8h à 10h dans l'amphi
Siméon-Denis Poisson à l'Ecole polytechnique, Palaiseau.
Date |
Intervenants |
Intitulé |
Références |
16 sept |
et
|
INTRO : Cerveau et cognition
Présentation et organisation du séminaire
|
•
• Annexe biblio
|
|
Bâtir les fondations mésoscopiques de la cognition
|
•
•
•
•
|
23 sept |
|
Modèles de l'activité persistente et de la
mémoire de travail
Voir :
(fichiers en bas)
|
|
Guillaume Dehaene
Thibaut Hennequin
Andreï Kucharavy
|
L'activité persistante : Un mécanisme de la mémoire de travail
Flutter discrimination: Neural codes, perception, memory...
Persistent neural activity: prevalence and mechanisms
|
•
•
•
|
30 sept |
|
Bases génétiques de la maladie de Parkinson
|
•
•
|
Matthieu Landon
Christopher Kéraly
Guillaume Rousseau
|
La maladie de Parkinson
Explication symptomatique de la maladie
La thérapie génique
|
•
•
|
7 oct |
et
|
Imagerie et nanosciences dans l'étude des
cellules nerveuses
|
•
|
Martin Tourneboeuf
Aïcha Souki
Alexandre Georgieff
|
Mise en place du système nerveux
Principes de croissance active des neurones
Barrière de diffusion du segment initial de l'axone
|
•
•
|
14 oct |
|
De l'architecture neuronale multi-échelle du cortex cérébral
humain aux capacités d'adaptation et d'apprentissage
|
|
Carole Sudre
Nicolas Renard
Ladislas Vignitchouk
Miraine Dávila
|
Organisation multi-échelle du cerveau
Parieto-frontal coding of reaching
Geometric cortical atlas
Motor recovery after stroke
|
•
•
•
|
21 oct |
|
La beauté dans le cerveau ?
|
|
Sabine Corcos
Gabriel Sulem
Loïc Binan
Dimitri Klosowski
|
Bases neurales de la conscience et de l'esthétique
L'espace de travail neuronal conscient
Systèmes cholinergiques et conscience
Art et neurosciences
|
•
•
•
|
28 oct |
Vacances de La Toussaint : pas de séminaire |
4 nov |
|
Architectures de calcul dans le cortex visuel
|
•
|
Otilia Anton
Eric Sibony
Andrada Maran
Jiatu Cai
|
Modèles mathématiques des architectures fonctionnelles
The Gaussian Derivative model for spatial-temporal vision
Geometrical computations explain projection patterns
Maxwell strata in a sub-Riemannian problem
|
•
•
•
|
11 nov |
Armistice : pas de séminaire |
18 nov |
X-Forum : pas de séminaire |
25 nov |
|
Interfaces cerveau-machine : « agir par la pensée »
|
|
Pauline Traynard
Alexandre Bury
Henri Jouhaud
Olivier Guieu
|
Brain-computer interfaces in neurological rehabilitation
Visual spatial attention tracking
Principles of neural ensemble physiology underlying BMI
Neuronal ensemble control of prosthetic devices
|
•
•
•
•
|
2 déc |
|
Encodage olfactif: dynamique de réseaux,
nature des représentations
|
|
Stéphane Kaufmann
Paul Baudin
David Mély
José Alamos Silva
|
Neurosciences de l'olfaction
Olfactory network dynamics
Oscillations and sparsening of odor representations
Hebbian STDP in mushroom bodies
|
•
•
•
|
9 déc |
|
Localisation et nature ressentie des sensations :
une approche sensorimotrice
MPEG
|
•
|
Clément Moutard
Théo Hirsch
Abdellah Fourtassi
|
Body consciousness
Perceptual illusion of body swapping
La conscience phénoménale
|
•
•
|
16 déc |
|
Current issues in the neural and perceptual
dynamics of multisensory integration
|
•
•
|
Alexandre Labrosse
Frédéric Wilhelm
Kevin Scaman
|
Perception multimodale et intégration multisensorielle
Neuronal oscillations and visual amplification of speech
Nonspatial auditory signals improve spatial visual search
|
•
•
|
De nouvelles références peuvent être ajoutées au fur et à mesure
que le séminaire progresse : consultez-les régulièrement. Les
textes intégralement disponibles en ligne sont indiqués par un lien
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PDF en gras.
Les liens HTML renvoient vers une page de
description de l'article hébergée par la revue, à partir de laquelle
il faut ensuite sélectionner "Full Text" ou "Download PDF".
-
Modeling compositionality by dynamic binding of synfire chains.
J. Comp. Neurosci., 17: 179-201
[doi:10.1023/B:JCNS.0000037682.18051.5f].
-
Geometrical computations explain projection patterns of
long-range horizontal connections in visual cortex.
Neural Computation, 16(3): 445-476
[doi:10.1162/089976604772744866].
-
Asymmetric redistribution of GABA receptors during GABA gradient
sensing by nerve growth cones analyzed by single quantum dot imaging.
PNAS, 104(27): 11251-11256
[doi:10.1073/pnas.0702536104].
-
An amplitude equation approach to contextual effects in visual cortex.
Neural Computation, 14(3): 493-525
[doi:10.1162/089976602317250870].
-
Parieto-frontal coding of reaching: an integrated framework.
Experimental Brain Research, 129(3): 325-346
[doi:10.1007/s002210050902].
-
Hebbian STDP in mushroom bodies facilitates the synchronous flow of olfactory information in locusts.
Nature, 448: 709-713
[10.1038/nature05973].
-
Art and neuroscience.
Leonardo, 27(3): 189-201.
-
The Ferrier Lecture 1998: The molecular biology of consciousness
investigated with genetically modified mice.
Phil. Trans. R. Soc. B
[doi:10.1098/rstb.2006.1832].
-
Du Vrai, du Beau, du Bien.
Odile Jacob.
-
The neuronal workspace model: Conscious processing and learning.
In Learning and Memory: A Comprehensive Reference.
Vol. 1: Learning Theory and Behavior,
J. H. Byrne & R. Menzel, eds., pp. 729-758. Elsevier.
-
Beyond working memory: the role of persistent activity in decision making.
Trends in Cognitive Sciences, 14(5): 216-222
[doi:10.1016/j.tics.2010.03.006].
-
Brain-computer interfaces in neurological rehabilitation.
Lancet Neurol., 7(11): 1032-1043
[doi:10.1016/s1474-4422(08)70223-0].
-
Neocortical self-structuration as a basis for learning.
5th International Conference on Development and Learning (ICDL 2006),
May 31-June 3, 2006, Indiana University, Bloomington, Indiana.
-
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